On dit qu’il y a deux choses de certain dans la vie : la mort et les impôts. J’ajouterais une troisième, le désherbage. En maraîchage bio, le désherbage est tout simplement incontournable. Il n’y a aucun mystère à tout cela, un temps pluvieux, chaud et l’impossibilité au fermier de rentrer dans les champs humides avec des sarcleurs mécaniques. Et chaque jour qui passe apporte son lot de désenchantement, augmentant le niveau d’anxiété du ‘désherbeur’. Arrive un moment quand assez, c’est assez et qu’il faudra se mettre à quatre pattes pour trucider galinsoga et bourse à pasteur, chiendent et matricaire. Armés jusqu’aux dents, genouillères aux jambes, c’est par salves que l’on s’attaque à ce monde-là. Deux devant, trois à l’arrière, ces soldats de la terre avancent lentement, arrachant toute herbe futile sur leur passage, ne gardant que l’essentiel. Et c’est ce que l’on a fait durant toute la fin de semaine, entre deux ondées et un orage, les carottes d’abord, notre hantise à tous, le céleri-rave ensuite, suivi des haricots, du fenouil et des laitues. Je ne dirais que l’on est sorti du bois mais je peux au moins voir la clairière devant moi.
Les furtives apparitions du soleil ont permis au brocoli de se faire une tête et je peux en dire autant pour le fenouil. Vous recevrez aussi les premières betteraves, hâtives, menues, d’une belle douceur. Le reste, vous connaissez, autant de laitues et de feuilles que la dernière fois, des fraises, de la fleur d’ail et du chou-rave qui semble avoir compris la notion d’auto-reproduction. Au plaisir de vous retrouver tous…