Temps variable
S’adapter, c’est le mot d’ordre en agriculture,
accepter simplement que c’est la nature qui dicte le déroulement de nos activités quotidiennes. Cette semaine en est un cas patent. Toujours avec la collaboration aléatoire d’Environnement Canada dont on scrute les mises à jour de façon compulsive, on planifie nos journées, notre semaine, notre jour de repos.

Nous savons déjà que la semaine à venir sera morose – averses, grisaille et occasionnellement quelques percées ensoleillées pour le baume sur le cœur. Pas de quoi réjouir ce maraîcher pour qui chaque journée de pluie devrait être suivie par trois jours de beau temps. Mais ça, c’est le monde idéal, le monde tel qu’on le voudrait et pas nécessairement comment il se présente à nous, surprises et consternation assez souvent.
Je caricature,
car même quand Dame nature nous joue des tours, elle sait aussi alléger nos déboires par des moments de paisible bonheur, une éclaircie ici, un ciel bleu là-bas, des vents libérateurs, des moments d’épiphanie.


Dans vos paniers encore assez verts,
nous tâcherons de ne pas vous ensevelir sous la feuille. Il y en aura bien sûr mais d’un autre genre, kale ou bette à carde, escarole, laitues de couleur, épinards, basilic, chou-rave, pomme de terre de nos amis de la Ferme Samson & fils, betteraves ou navets et plus.

We look forward to seeing you all again.
Et c’est parti !
Cette note marque le lancement de la saison de livraison de paniers bio 2023 !
Que de surprises nous a réservé le dernier mois! Quatre gels sérieux, de la froidure et la première canicule de la saison. Nous avons fait le nécessaire pour sauver les meubles mais il a fallu une débauche d’énergie hors de l’ordinaire pour installer nos bâches protectrices, les enlever durant les journées propices pour laisser nos plants respirer et les remettre aussitôt un risque de gel annoncé par le temple de la météo changeante, notre cher Environnement Canada. Grosso modo, les plants ont survécu à ces gels répétitifs même si on s’attend à un ralentissement de la croissance pour certains d’entre eux et une récolte un peu plus tardive pour d’autres légumes.

Et que dire de cette canicule qui si au début avait mis un baume sur les pauvres plants ballotés par la froidure, a tout de même compliqué la vie de ce maraîcher qui a dû rationner les irrigations (et ménager des étangs d’irrigation qui doivent tout de même fournir de l’eau une saison entière) et s’assurer que tout le monde en ait suffisamment jusqu’à la prochaine pluie.
Les paniers seront verts ces premières semaines,
bien des feuilles de tous genres mais aussi quelques légumes racines. Il faudra ajuster un tant soit peu vos recettes afin de vous assurer de passer à travers de très beaux légumes feuilles de saison. Dans le panier, cette semaine, il y aura bok choi, betteraves, coriandre, épinards, laitues, navets japonais, pousses (de tournesol) et roquette.


Je rappelle à nos nouveaux abonnés qu’il faut amener avec vous des sacs à provision dans lesquels vous transférerez vos légumes car nous repartons avec nos paniers.

Aux quelques retardataires qui ne se seraient pas encore abonnés :
il n’est pas trop tard pour vous inscrire, nous avons encore de la place !
Augmenter la cadence

Un mois déjà depuis notre dernière missive et que d’eau sous les ponts, littéralement diraient certains. La production des semis bat son plein, à tel point d’ailleurs qu’il a fallu rogner dans la petite extension que nous avions bâtie pour entreposer le trop plein de plants. Une de nos serres froides est déjà entièrement remplie (épinards, laitues, betteraves, coriandre…), les deux autres le seront dans la semaine à venir. Rien de surprenant avec cela étant donné que nous avions justifié leur construction afin de ne pas être soumis aux aléas de la météo, plutôt erratique ces temps-ci.
Si pendant quelques jours, nous avions cru que l’été allait s’installer pour de bon, nous avons vite déchanté, la froidure et les pluies étant revenues en force. C’est d’ailleurs ainsi que débutera le mois de mai. À tout malheur climatique quelque chose de bon, nous avons trouvé le temps de tailler nos cassissiers et notre bleuetière, tous sur le point de débourrer.


Il ne reste plus que six semaines avant le début des livraisons des paniers
dans les trois points de chute des quartiers…
Au plaisir de vous retrouver tous cet été.
Rituel des semis
L’ouverture de la serre à semis relève du rituel,
quelques gestes posés ici et là qui ne dérogent pas, que l’on répète année après année, toujours avec ce petit sentiment d’inquiétude qu’après un hiver trop long, que la fournaise ne partira pas ou que l’arrivée d’eau sera bloquée par un quelconque glaçon. Et heureusement, la fournaise est bien partie, mais oui, il a fallu une heure ou deux d’un va et vient entre le puits et la serre pour déloger l’intrus et réinstaller l’eau d’arrosage dans la serre.
On croirait qu’après 14 ans, ce rituel serait bien établi,
qu’il serait seconde nature, que l’acte de semer me viendrait aussi naturellement que celui de respirer. Eh bien non, l’hiver a effacé les automatismes, relégué aux oubliettes certains savoir-faire et les premières pincées de semences de poireaux que l’on saupoudre dans les lignes tracées des plateaux relèvent plutôt de l’à peu près voire de l’aléatoire. Cela ne dure que quelques moments, bien sûr, le temps de reprendre le fil du temps, de se remémorer la véritable gestuelle et par miracle, les choses se replacent, les pincées sont plus précises et les plateaux de semis commencent à s’empiler dans l’ordre et l’efficacité.

Et là, je peux dire que la saison des semis est bel et bien partie…
Au plaisir de vous retrouver tous cet été.
Nouvelle année, nouvelle saison

Même si on annonce un petit pic de froid pour cette fin de semaine, il est temps pour nous de changer de registre, d’imaginer le retour du printemps et de lancer en grandes pompes la 14ième saison estivale des Jardins d’Arlington. Nous avons déjà reçu nos semences (toujours un moment de délectation), complété notre plan de cultures et de rotation (un vrai exercice d’origami) et attendons le retour d’un temps un peu plus clément pour travailler sur certains accessoires ou machineries agricoles. Qu’à cela ne tienne, c’est avec plaisir et une bonne dose d’anticipation que nous vous invitons à vous inscrire aux paniers bio de la saison 2023.
La saison des paniers débutera le mercredi 7 juin et, dépendamment de vos points de livraison, se conclura officiellement le dimanche 5 novembre.
Il y aura toujours la possibilité de choisir entre le petit panier (31$ par semaine, pour 1 à 2 adultes) et le format familial (42$, pour 3+ personnes) et dans nos marchés Jean Talon et Atwater, vous pourrez aussi choisir entre le panier bio pré-monté et la carte prépayée ‘Fidélité’ qui vous permet de choisir vos légumes sur nos étals (tout solde non-utilisé est rapporté à l’année suivante). Vous connaissez déjà notre flexibilité quant au nombre de semaines de vacances que vous pouvez vous octroyer en autant que vous récupériez vos paniers manqués en amont ou en aval de ces vacances (ou identifiez quelqu’un qui peut prendre le relais en votre absence).


L’hiver ayant été assez clément cette année, nous avons bon espoir de pouvoir vous offrir plusieurs semaines de bleuets bio dans les paniers. Cela n’a pas été possible l’été dernier à cause des grands froids de janvier 2022, catastrophiques pour les bourgeons sur les branches. Je ne ferai pas un inventaire de tous les légumes que vous aurez périodiquement dans vos paniers et que vous trouverez sur nos étals, mais sachez que nous poursuivrons notre découverte de ces délicieux légumes feuilles de la cuisine asiatique. J’aimerais aussi porter une attention particulière au panais et au céleri rave, deux légumes qui nous ont donné du fil à retordre ces dernières années. Autrement, nous salivons déjà à l’idée de toute cette fraicheur que nous inclurons dans les paniers, concombres, tomates, poivrons, aubergines, laitues, poireaux, courgettes, et j’en passe.
Nous vous rappelons que les pains bio du Capitaine Levain seront aussi de retour dans nos points de livraison en quartier et à la ferme. Pour vous inscrire à ce programme, on vous invite à regarder les liens offerts sur notre page d’inscription et les utiliser pour vous inscrire directement avec eux. Ce sont des pains (levain) d’une qualité exceptionnelle et c’est un plaisir pour nous de vous les offrir dans nos points de livraison.


Nous vous attendons nombreux et au plaisir de vous retrouver tous cet été.
Toujours à la course
Comment finit une saison aux Jardins d’Arlington?
Eh bien, toujours à la course… Au moment où j’écris ces lignes, le soleil est radieux, le vent léger, la lumière exquise. Même si de grosses averses ont traversé nos champs au cours de la nuit, le mot d’ordre est le ramassage de tout ce qui ressemble de loin ou de près à un organisme comestible, les derniers légumes racines, des légumes feuilles en tout genre. On sait qu’il y a assez de produits pour compléter nos paniers mais on ne sait pas encore tout à fait qui aura quoi.

On me demande souvent ce que l’on fait avec tous les légumes qui restent au champ une fois la saison terminée
et je réponds que c’est une situation bien rare, à l’exception des oignons qui, depuis l’introduction du goutte à goutte, sont pléthore, à l’instar de la multiplication des pains…

À l’orée de cette saison, il est trop tôt
d’en faire le post-mortem
mais il n’est jamais trop tard pour vous dire que c’est toujours un plaisir de vous retrouver aux points de livraison, échanger avec vous sur les légumes et bien d’autres sujets. La formule du panier bio n’est peut-être pas l’expression la plus éclatante de la liberté de choix, un sujet bien à la mode ces temps-ci, mais c’est l’outil idéal pour le rapprochement entre un producteur et ses abonnés. Et c’est pour cela que nous continuerons toujours de l’offrir, en s’assurant bien sûr que la qualité et la diversité soient toujours au rendez-vous. Ceci dit, il est temps pour nous de prendre un repos (bien mérité), s’éloigner un tant soit peu des affaires de la ferme, pour vous revenir l’été prochain pimpants et dispos. Nous n’enverrons pas de sondage de satisfaction cette année mais nous sommes toujours ouverts à vos commentaires et suggestions afin d’améliorer notre offre.

Sur ce, nous vous souhaitons un bel hiver en espérant
vous retrouver nombreux le printemps prochain.
Une certaine nostalgie
Il y a un petit air de fin de saison à la ferme,
celui qui nous rend nostalgique de l’été qui nous a vraiment quitté, laissant place à un automne bien enraciné maintenant. Cela se sent dans l’air frais que nous respirons en longeant les platebandes éparses, en marchant dans les entre-rangs toujours humides, voire même dans l’entrepôt qui ne réussit plus à accumuler la chaleur des mi-journées.

Ce petit air de fin de saison se reflète aussi dans les yeux de nos derniers employés
qui comptent les jours avant leur départ pour des contrées infiniment plus chaudes. Et nous aussi, nous l’attendons de pied ferme, la conclusion de la saison 2022, afin d’en faire son post-mortem, de l’examiner sous toutes ses coutures et de la repartir de plus belle quand les hirondelles seront là.

Mais vous vous en doutez que nous l’attendons surtout pour arrêter net l’intensité de ce travail,
faire le vide et commencer à vaquer à des affaires qui nous auront éludé des mois durant, le retour à une certaine sociabilité, le plaisir de pouvoir enfin se caler dans un fauteuil et lire à tête reposée, entreprendre un voyage ici et là, bref, des activités que le travail de la ferme nous interdit durant le haut de la saison.

Revenons à nos paniers
qui seront encore lourds cette semaine,
chou, courges d’hiver, carottes ou choux-raves, poireaux, pommes de terre, un légume feuille, des échalotes françaises et plus.
En espérant que vous avez eu un Joyeux Halloween et au plaisir de vous retrouver tous.
Quand la fin arrive
Ça sent la Coupe, dira le maraîcher,
sachant que la saison arrive à sa fin et qu’il ne reste que deux ou trois petites semaines pour récolter les derniers légumes au champ, nettoyer l’entrepôt et dire adieu à la mouture 2022. À ces hauteurs ci, ce qui n’a pas poussé ne poussera pas, les parcelles sans engrais verts resteront telles quelles et notre énergie devra se concentrer sur des travaux difficiles à faire durant le fort de l’été mais pour lesquels les quelques heures de liberté que l’automne nous distille seront toujours appréciées.

Je ne parle même pas des tunnels que nous devons démonter dans le courant
de la semaine ou des quelques filets qui traînent encore dans les champs.
Non, je pense surtout à la dalle de béton de l’extension d’entrepôt que nous planifions depuis belle lurette et qui pourrait bien être coulée ces prochains jours. Je pense aussi au démontage des espaces d’hébergement de notre vieux et fou projet Aventure sur paille, projet que nous avions mené à bon port après maints efforts, il y a quelques années de cela, mais qui a été mis au rencart aussitôt les marchés publics investis.

Dans les paniers cette semaine, c’est le retour de la citrouille, Halloween oblige, à décorer d’abord et à consommer ensuite.
Étant donné la variabilité de croissance de certains légumes feuilles, ils varieront selon les points de chute et leur énumération serait un peu prématurée en ce lundi. J’espère que vous ne nous en tiendrez pas rigueur. Oignons, pommes de terre, radis et/ou topinambours surtout, mais d’autre légumes d’automne aussi, complèteront cette liste.
Au plaisir de vous retrouver tous.
Tomates en octobre
Si on m’avait dit en début de saison que j’allais être capable d’offrir des tomates une troisième semaine d’octobre, je me serais esclaffé d’un petit rire incroyant.
Non, les tomates ne peuvent tenir aussi longtemps dans les champs, surtout quand ils sont passés à travers trois gels sérieux et bien des nuits fraîches. Comment expliquer que vous en aurez encore cette semaine dans vos paniers? L’usage des tunnels définitivement et peut-être l’introduction d’une nouvelle variété de tomates italiennes, la Granadero – une espagnole, en fait – qui, clairement, semble braver le froid comme aucune autre.

À défaut de les produire dans des serres chauffées, on ne peut plus faire de tomates à l’extérieur sans avoir une forme d’abri,
des tunnels en l’occurrence, servant à protéger les plants des intempéries et de la moisissure. Bien que la saison ait été bien mouillée, ces tunnels ont réussi à garder les plants au sec, prolongeant ainsi leur fourchette de récoltes et j’en suis bien aise.

Mais c’est la même saison pluvieuse qui a affecté nos oignons qui eux non plus n’apprécient pas les conditions humides.
Ce n’est pas généralisé mais ici et là, vous trouverez dans vos oignons un spécimen touché par la moisissure bleue en particulier, spécimen que vous allez devoir tailler, ou composter, selon son degré de pourriture. Ce sont là les aléas de l’agriculture biologique car si en régie conventionnelle, on aurait épandu des fongicides de synthèse afin de limiter les effets de l’humidité, je suis plutôt un non interventionniste, en autant qu’il en restera assez pour suffire à la demande.

Dans le panier de cette semaine,
vous aurez de la delicata et aussi une deuxième variété de courge d’hiver (encore à déterminer), de la pomme de terre, de la carotte ou des betteraves, une nouvelle variété d’oignons, un légume feuille et selon les paniers du radis ou de l’ail, et plus encore.
Au plaisir de se retrouver.
C’est la fête !
On ne pouvait espérer journée aussi belle
pour le potluck de 2022
et vous avez été nombreux à nous retrouver à la ferme pour célébrer la journée de l’Action de grâce en partageant avec nous une diversité épatante de mets aussi délicieux les uns que les autres. Je ne sais pas si la mi-octobre est le moment idéal pour tenir un tel événement, le temps étant tellement changeant, mais nous avons été chanceux d’avoir eu des ciels cléments, un soleil radieux et une température tout à fait soutenable malgré le fond de l’air frais.

Il est toujours difficile de parler à tout le monde durant ces circonstances,
notre attention virevoltant d’une affaire à une autre ou d’une discussion décousue à une autre, il reste donc toujours le courriel pour vous remercier d’avoir été nombreux à avoir affronté la circulation sur la 10, dans les deux sens, pour fouler nos champs, écouter nos présentations et bien sûr se délecter de cette intelligence collective gastronomique qui fait que chacun est reparti repu et les papilles inspirées.

Dans le panier cette semaine, le retour de la carotte ou de la betterave et de quelques légumes racines de saison.
L’énumération approximative du contenu de votre panier est donc comme suit : ail, betteraves ou carottes, chou ou chou chinois, deux variétés de courge d’hiver, oignons, panais ou radis d’hiver, poireaux et rutabaga. Nous accusons un retard dans les légumes feuilles de type laitue et verdures asiatiques car il fait froid depuis trois semaines dans la région, retardant par là la croissance de ces plantes. Nous ne perdons pas espoir mais il faudra attendre une semaine ou deux pour voir leur apparition dans les paniers.
Au plaisir de se retrouver très bientôt.
Gelés
On nous l’annonçait brutal, ce premier gel dans la région
et il a rempli ses promesses.
Celui de jeudi dernier n’en était qu’un avant-goût, tout juste s’il a frôlé le zéro degré. Celui de dimanche dans la nuit n’a pas fait dans la dentelle même si c’est ce qu’il a laissé sur bien des plants, des dentelles aux formes époustouflantes ou tout simplement grotesques. Toutes nos solanacées en ont pris pour leur rhume mais c’est la vue de toutes ces mauvaises herbes calcinées qui a été un baume sur nos cœurs, elles qui nous ont fait la vie bien dure durant tout l’été. Ah, si seulement j’avais pu être aussi efficace quand il le fallait vraiment…

Qu’à cela ne tienne, ce gel a séparé le bon grain de l’ivraie,
comme si la nature avait décidé que le temps des cerises était fini et qu’il fallait donner leur chance aux légumes qui avaient besoin d’un peu de froid pour être à leur meilleur. Car vous le savez tous maintenant, rien de mieux que deux ou trois gels pour augmenter les sucres dans les légumes d’automne et les rendre encore plus savoureux.

Bref, ce maraîcher n’y voit que du positif, à quelques
semaines encore de la fin de la saison —
et en parlant de fin de saison, il est temps de planifier le doublement de vos paniers vacances. Il ne reste plus beaucoup de temps et ceux d’entre vous qui avez encore deux ou trois paniers à doubler, commencez à vous trouver des dates de doublement car selon mon expérience, il est difficile de passer à travers deux ou trois paniers de façon consécutive.

Le panier de cette semaine devrait satisfaire ceux qui veulent
cuisiner pour l’Action de grâce :
ail, chou de Bruxelles, courge d’hiver variée, fines herbes, oignons, poireaux, pommes de terre, tomates et un légume feuille.
Au plaisir de vous retrouver tous.
Alerte de gel
À prendre avec des pincettes, bien sûr, mais c’est annoncé,
la région vivra son premier gel officiel cette semaine,
un petit -1ºC, insuffisant pour coucher toutes les mauvaises herbes dans les champs mais assez fort pour endommager toutes nos solanacées encore actives. Grâce aux statistiques compilées depuis des décennies, nous savons que la date moyenne du premier gel au Sud du Québec arrive vers le 18 septembre, celui-ci donc est un peu en retard…Qu’à cela ne tienne, ce maraîcher l’accueille avec soulagement car nous n’osons jamais condamner un plant qui nous a été aussi généreux durant une saison mais si la nature veut bien en prendre la responsabilité, je lui laisserai cette tâche avec plaisir.

Il n’y a pas que les solanacées qui sont concernées par la grande faucheuse, les cucurbitacées vont y goûter aussi.
Cela dit, il n’y a aucun risque pour les courges car elles ont toutes été récoltées et mûrissent tranquillement dans nos entrepôts, mais ce sont les plants qui seront grandement endommagées et qu’il faudra déchiqueter avec notre vieux bush hog. Vous connaissez le reste de la séquence, hersage, vibro, un petit semis d’engrais vert pour avoir une couverture d’appoint et à l’an prochain.

Les paniers de la semaine sont résolument automnaux avec une petit touche estivale malgré tout, la tomate étant encore présente dans votre sélection.
Courge de la semaine, la butternut ou musquée pour les pointus, un classique pour les temps frais, à cuisiner en potage ou au four. La pomme de terre des Samson revient et nos oignons aussi. Les légumes suivants complèteront le contenu des paniers : carottes, poireaux, rutabagas, verdures, fines herbes et plus.

Au plaisir de vous retrouver tous.
Prévisions bancales
Cela fait belle lurette que nous n’avions pas eu de telles prévisions de grisaille et
de pluie dans nos champs.
Même si Météomédia, le service météo le plus optimiste que je connaisse, nous avait prédit un automne plutôt chaud et ensoleillé, on pourra dire que la semaine nous aura fait entrer de plein pied dans la saison des couleurs et des premières froidures.

À ce stade-ci, ces précipitations n’ont aucunement l’aspect salvateur des belles pluies estivales.
Au contraire, nous les accueillons avec un brin de frustration, sachant que trois jours de pluie voudront dire une semaine de retard sur le nettoyage des champs, aucune machine ne pouvant y pénétrer. Acceptons tout de même notre sort avec bienveillance car même si à court terme, ces pluies affecteront notre travail quotidien, à long terme, ils rempliront nos étangs et réapprovisionneront nos nappes souterraines. En attendant, il faudra récolter dans des conditions moins optimales, laver et relaver ses bottes crottées en se répétant que le soleil arrivera bien à passer à travers ces ciels bien lourds.

Ce matin, nous avons complété la récolte des dernières courges, la butternut ou courge musquée et une série de petites variétés de courges de spécialité.
Les tomates continuent de produire et nous en sommes bien aise mais elles aussi trouvent qu’il est temps de passer à autre chose. C’est le froid des prochains jours qui décidera de leur sort. Mais se pointe à l’horizon une nouvelle génération de légumes,
des feuilles pour la plupart, d’un genre spécial, des brassicacées à l’amertume invitante et au goût exquis. Ils seront dans vos paniers d’ici quelques semaines.

Entretemps, dans votre panier cette semaine vous trouverez
entre autres les légumes suivants :
basilic, betteraves ou céleri rave, bok choi ou chou, citrouille, poireaux, poivrons, tomates et plus…
Au plaisir de vous retrouver tous aux points de livraison.
Bio et frais
Une cliente de marché est venue me voir hier pour
savoir si les maraîchers mangeaient mieux l’hiver que le commun des mortels.
Malheureusement, il a fallu lui avouer que, non, les maraîchers n’étaient pas mieux lotis que vous tous et que quand la bise fût venue, ils reprenaient, penauds, le chemin des épiceries. J’exagère, bien sûr, mais la réalité n’est pas bien loin.

Ce qui manque surtout en hiver dans les étagères de nos Métros sont avant tout des légumes feuilles frais.
Quelle que soit la bannière choisie, on ne pourra que noter la grande lassitude des laitues et autres kale, cultivées en hydroponie ou importées de contrées éloignées. Et que dire des courgettes qui semblent avoir été massées et remassées, des aubergines qui brunissent avant même d’arriver chez vous ou des tomates, malgré les avancées notables en ingénierie semencière, qui ne goûtent toujours rien. Bref, vous comprendrez que mes visites hivernales à l’épicerie sont rarement une partie de plaisir.

Que reste-t-il donc?
La congélation de certains aliments (tomates, courgettes, poireaux, etc.), sous vide si vous en êtes capables, ou préparés (la sempiternelle ratatouille, les sauces tomate, les marinades…). Internet est une source infinie de méthodes de conservation, certaines plutôt ésotériques, mais vous trouverez éventuellement chaussure à vos pieds. Je rappellerais aussi le superbe livre de notre amie Mariève Savaria, La Saison des Légumes, un trésor d’explications sur les légumes que nous produisons à la ferme et sur les mille et une façons de les apprêter et de les conserver. On en amènera aux points de chute et aux marchés prochainement.

Dans les paniers, cette semaine,
des légumes sonnants et trébuchants :
courge d’hiver, les premières pommes de terre de la saison, le retour des carottes, la famille des choux, du poireau que nous possédons en satiété, des poivrons et bien sûr encore de la tomate. Preuve que l’automne est déjà là, c’est la fin des courgettes dans vos paniers et j’espère que vous en avez profité. Idem pour l’aubergine qui ne produit plus autant que ces dernières semaines.
Au plaisir de vous retrouver tous.
Glisser vers l’automne
Rien de mieux qu’un lundi gris et frais pour se mettre dans une ambiance automnale.
Nous en avons profité pour récolter la moitié des courges d’hiver et entreposer des bennes complètes d’oignons de tout genre. Pour les oignons, il était temps de les sortir des champs après qu’ils aient passé la semaine entière à se dorer la pilule, sous quelques pluies mais aussi beaucoup de soleil.

Pour les courges d’hiver, l’histoire est un peu différente.
Nous les avons rarement récoltées aussi tard et dire que la moitié des plantations n’a toujours pas la maturité nécessaire pour être ramassées…C’est une particularité de la saison, je présume, des légumes qui arrivent trop tôt (le maïs) et d’autres qui se font encore attendre (les courges d’hiver). Spaghetti, musquée, citrouille, ces courges ont pris le chemin des entrepôts pour mûrir tranquillement mais les autres, la poivrée, la délicata, la buttercup et autres raretés devront attendre un peu, une autre semaine possiblement avant de les retirer des champs.

Dans vos paniers, une de mes préférées, la courge Spaghetti que j’aime cuisiner à sa plus simple expression, 400 Fahrenheit, pendant 40 minutes.
Pas de sauce compliquée pour noyer le poisson, juste un enduit d’huile et un peu de sel. Et pour le reste, c’est encore l’été, la fête de la tomate et autres solanacées, sans oublier des poireaux, des oignons et un légume feuille.

Sur ce, au plaisir de vous retrouver aux différents points de chute.
Fermiers mobiles
On associe naturellement le maraîcher à la terre, à la conduite des tracteurs
et au savoir-faire légumier
mais on oublie que le maraîcher est aussi un grand voyageur et sur ce plan, celui-ci n’a rien à envier à quiconque. Sillonnant dès juin les routes magnifiquement asphaltées du Québec, on en vient à en connaitre toutes les aspérités, les crevasses, les gondolements et les louvoiements. Avec le temps, on en vient même à les anthropomorphiser, en tout cas à les personnaliser selon notre humeur du moment.

Tenez, prenez la Décarie que je remonte chaque semaine pour aller à VMR :
eh bien, je la trouve tout simplement drôle car je me dis qu’ils devaient en fumer du bien bon quand le ministère des transports a statué que la limite de vitesse allait être de 70 km/h! Il n’y a pas un seul tacot dans ce ravin qui ne roule pas 20 ou 30 km/h au-dessus de cette limite…et quand on dépasse quelqu’un qui semble obéir aux consignes, c’est qu’il/elle texte sur son cellulaire…

Et puis il y en a d’autres :
l’extension de la 35, une autoroute qui mène à la 202, fonctionnelle, rapide mais ennuyante à mourir; ou Grande-Ligne, moins ennuyante mais dépourvue de charme car toute ligne droite se doit de rencontrer une déviation d’intérêt, si ce n’est pour la santé mentale du conducteur. Ma préférée est le rang Kempt, bordée des deux côtés par de belles fermes laitières, anciennes pour la plupart mais qui ont su s’adapter au passage du temps. Une fois la 10 et son trafic oubliés, je m’engage dans ce rang avec un soupir de soulagement car à partir de là commence la campagne et ses paysages reposants, une longue introduction aux attraits bucoliques de ce bout de pays.
Le panier de la semaine ressemble sensiblement à celui de la semaine dernière,
les navets en sus.
Le lien pour les commandes de tomates et d’ail vous sera envoyé demain et vous pourrez commencer à placer vos commandes. Si la livraison de l’ail va se faire dans le courant de septembre voire début octobre, les tomates vous seront livrées chaque semaine jusqu’à épuisement des stocks.

Sur ce, au plaisir de vous retrouver tous.
Mi-saison
12ième semaine de 23, pratiquement
la mi-saison des paniers
et je dois profiter de cette communication pour faire le point sur ce qui s’en vient, assez vite d’ailleurs.

D’abord, le potluck fermier.
Il se tiendra le 10 octobre, jour de l’action de grâce.
Le concept est simple : vous confirmez votre participation par courriel, vous nous concoctez un plat suffisant pour nourrir 6 à 8 personnes (plat principal ou d’accompagnement, ou dessert – on vous demandera de nous dire ce que vous pensez faire) et vous venez passer quelques heures enrichissantes à la ferme à visiter nos champs et nos installations et à rencontrer et échanger avec des gens bien intéressants. S’il fait beau, tout sera tenu à l’extérieur et s’il pleut, notre grange rouge vous accueillera à bras ouverts.

Viennent ensuite deux habitudes associées
à cette fin de mois d’août :
les commandes de tomates italiennes pour votre cannage et
vos commandes d’ail pour vos réserves d’hiver.
Les italiennes commencent à mûrir et l’ail sèche tranquillement dans la grange. Les tomates vous seront offertes en mode ‘premier arrivé, premier servi’ selon les quantités disponibles et vos commandes d’ail vous seront distribuées vers la fin du mois de septembre.
Un courriel séparé spécifiquement sur tout cela (potluck fermier, commandes de tomates & d’ail) suivra sous peu.

Le panier de cette semaine trempe un petit doigt dans ce qui pourrait être un légume
annonciateur de l’automne, le poireau.
Non, pas le trapu de fin de saison, un autre au goût plus léger mais tout aussi délicieux. Nous avons aussi fait notre première grosse récolte de tomatilles pour les adeptes de la salsa verde dont différentes variantes pullulent sur Internet (pour commencer, vous en trouverez une sur notre site web). Il y aura aussi des aubergines, des carottes, des courges d’été, des poivrons, des tomates et plus encore.
Sur ce, au plaisir de vous retrouver aux différents points de livraison.

Addendum courgette :
vous vous demandez aussi pourquoi vous recevez chaque semaine quatre ou cinq courgettes dans vos paniers? L’explication est purement agronomique : la courgette doit être prélevée d’un plant quotidiennement. Si elle n’est pas retirée du plant, elle tire vers elle toute l’énergie qui devrait aller aux nouvelles fleurs et fruits et déséquilibre ainsi la croissance du plant. Nous avons le choix entre la récolter et vous l’offrir ou la récolter et la jeter au compost. Nous avons préféré la première option car vous en profitez (les courgettes d’épicerie sont horribles, franchement). Pour votre information, même les cuisines communautaires avec lesquelles nous travaillons ne peuvent accepter toutes les courgettes que nous avons en extra…
Nuits fraîches
Les avez-vous senties dernièrement?
Ces premières nuits fraîches d’août,
signe infaillible que l’été a rencontré son point d’inflexion, indice indubitable que même si la réserve de beaux jours est encore pleine, nous entrons lentement mais sûrement dans la phase automnale. Pour toutes les plantes de nos champs, c’est une invitation insistante de se dépêcher de compléter son cycle de vie, mûrir ses fruits et penser reproduction car il faudra bien trouver une façon de revenir la saison prochaine… Nous aussi, nous pensons automne, nettoyage de champs et semis d’engrais verts car la fenêtre n’est pas si large entre une belle croissance d’avoine et de pois d’ici novembre et un résultat décevant, deux semaines au plus à compter d’aujourd’hui. D’où cette urgence, dans la flopée de choses à accomplir, de trouver le temps, la température aidant, de bien nourrir nos sols.

Les paniers, eux, sont encore bien estivaux,
avec la dernière fournée de maïs de la saison.
Nos petites tomates Glacier – une variété ancestrale – continuent de produire en attendant l’arrivée de nos belles grandes ancestrales, programmées pour la fin août, début septembre. Si les courgettes continuent de produire allègrement, les concombres ont décidé de ralentir le rythme, petit moment de repos en attendant l’arrivée de la prochaine succession. Notre ail sèche tranquillement et nos tomates italiennes sont sur le point de virer au rouge. Vous recevrez une communication très prochainement au sujet des commandes pour ceux qui veulent faire des provisions d’ail et de tomates pour l’hiver et n’oubliez pas que le Potluck 2022 aura lieu à la ferme le lundi de l’Action de grâce.

Le contenu du panier de la semaine
sera donc en gros comme suit :
aubergines, chou frisé, courges d’été, laitue, maïs, oignons, poivrons, tomates, et plus. N’oubliez pas qu’en plus des liens recettes pour chaque légume ci-haut, vous pouvez également visionner notre page de recettes générale.
Au plaisir de vous retrouver tous.
Quand il pleut
En maraîchage, les journées de pluie ou les lendemains
sont toujours des opportunités
pour rattraper les activités qui s’accumulent sur notre liste à tout faire et que seulement une météo appropriée ou désobligeante nous force à nous y pencher. C’était le cas ce lundi après une nuit bien pluvieuse et une journée qui semble vouloir se poursuivre dans la grisaille et les ondées..

Que peut-on bien faire à la ferme quand les champs sont détrempés,
impossibles à traverser si ce n’est pour les récoltes urgentes (courgettes et concombres…)? Regarder ladite liste bien sûr et décider qu’une partie de l’équipe ira nettoyer l’ail fraichement cueilli, une autre organisera les chambres froides qu’il faut sans cesse réaménager et un troisième groupe ira réparer ou construire des bennes à légumes dont l’utilité se fera sentir dans les prochaines semaines, pour l’entreposage des courges d’hiver. Mais ces échappatoires seront de courte durée, les premières récoltes des paniers vont nous ramener rapidement à l’ordre et remettre à plus tard l’achèvement de certains de ces projets. Ainsi vogue-t-on au rythme de la météo, toujours prêts à voler un peu de temps… au temps.

Côté légumes, c’est un panier bien estival cette semaine – et si vous voulez varier le menu, nous vous invitons à consulter notre page recettes générale et/ou directement les liens recettes pour chaque légume: aubergines, carottes, chou frisé, concombres, courges d’été, laitue, maïs, melon (cantaloup ou pastèque) et plus.
Au plaisir de vous revoir tous.

Potluck fermier 2022
Nous avons tergiversé plusieurs fois avant de jeter notre dévolu sur la date de l’action de grâce plutôt que celle de la fête du travail : nous avons donc le grand plaisir de vous inviter à la ferme pour un potluck fermier lundi le 10 octobre, à compter de 11h du matin. La formule est simple, vous venez avec un plat que vous pouvez partager…nous prendrons le temps de vous faire visiter la ferme, nous ferons un pique-nique sur la propriété et si le temps le permet, nous vous proposerons des visites à faire dans la région.
Nous vous enverrons plus de détails dans les prochaines semaines.
Aïe-aïe-AIL!
Il fut un temps où nous claironnions,
tambour battant, la récolte d’ail de la saison.
Signe des temps, l’événement, toujours d’importance bien sûr, a glissé entre les fentes d’une série de travaux de champs qui ne pouvaient attendre et des plantations qu’il fallait mettre en sol urgemment.

Ne vous inquiétez pas, l’ail a bel et bien été récolté en fin de semaine et il sèche déjà dans nos vieilles granges,
mais nous ne lui avons même pas alloué le quart de l’attention qu’il a déjà mérité au cours des années précédentes. Une chose est sûre : il ne nous en veut pas car l’ail de la saison 2022 est un grand cru, de beaux bulbes bien gras, peu d’insectes ravageurs, bref, ce maraîcher est plus que satisfait…L’ail passera les prochaines semaines à sécher, bien fermer ses caïeux, en attendant qu’il retrouve le chemin de vos assiettes ou de votre dépense.

La cueillette de l’ail est aussi passée inaperçue car pour la première fois depuis nos débuts, le maïs a réussi à devancer la tomate en terme de récolte,
preuve que le climat est en train de nous jouer bien des tours. Malgré un développement tout ce qu’il y a de plus sain, nos tomates ont pris tout leur temps pour mûrir et ce n’est que cette semaine qu’elles prendront leur place dans le creux de nos paniers.

Août est là et on peut enfin dire que l’été bat son plein. Vous le noterez dans la
composition des paniers.
Petit détail concernant le maïs : nos variétés ne sont pas faites pour bouillir trop longtemps, 2 à 3 minutes au maximum et pour ceux dont les intestins peuvent résister à tout, mangez le cru, tout à fait délicieux.
Au plaisir de vous retrouver.
Ici ou là-bas
Quelle différence y a-t-il entre un été québécois et un été algérien?
Ces jours-ci, pas grand chose, un petit degré ici et là et peut-être un taux d’humidité un peu plus élevé. Ce maraîcher vous a fait faux bond, le temps d’une visite éclair au pays des numides pour régler de petits tracas administratifs et en profiter pour retrouver certains membres de sa famille.

Cela faisait belle lurette que je n’avais pas visité mon pays natal en juillet,
préférant toujours y atterrir au printemps (idéal) ou en début d’hiver (aléatoire). À ces hauteurs, la chaleur m’a accueilli avec deux briques et un fanal au sortir même de l’avion, comme pour me rappeler que la notion de visite éclair était juste une vue de l’esprit. À la casserole, tu passeras…

Ceci dit, cet intermède m’a convaincu que l’on peut effectivement commettre
un crime et en accuser les astres
comme l’a bien démontré Meursault dans l’Étranger et qu’il n’y a rien de plus savoureux, délectable, que des fruits de saison qui, ces temps-ci, dans les marchés algériens, se résument à des pêches parfumées, sucrées, sans oublier des melons canaris impossibles à produire au Québec et des pastèques grosses comme des armes de destruction massives, elles aussi inadaptées à nos étés trop courts, variété oblige. Un jour, je prendrai le temps de faire l’éloge du manger local et de saison mais pour le moment, je fais le plein des senteurs et des saveurs et c’est déjà beaucoup.

ET POUR LES INTÉRESSÉS…
Les Marchés publics de Montréal, en collaboration avec le Magazine Caribou, ont partagé sur leur site web un article écrit sur nous par la journaliste Sophie Allard. On a été agréablement surpris, et même un peu fiers, du résultat final, que vous trouverez ici.
De poésie et de pauses
Que n’a-t-on déjà assez dit qui ne l’a pas été sur les saisons,
celle qui nous frappe de plein fouet déjà et qui va amener son lot de chaleur moîte et étouffante et d’orages torrentiels. On dit souvent qu’il n’y a que deux saisons au Québec, l’été et son comparse, l’hiver, et que les deux autres ne sont que des intermèdes de passage, juste bons pour nous acclimater à l’inévitable. Les poètes en ont fait leur pain et leur beurre des saisons et j’aime citer Verlaine qui disait de l’été : …Fi de l’été morose, toujours la même chose, J’ai chaud, t’as chaud, dormons!… Clairement, un grand poète dont les connaissances du quotidien maraîcher seraient à parfaire…

Ce n’est pas seulement de poésie dont je veux parler mais aussi d’une des plus grandes œuvres du répertoire de musique classique,
d’un compositeur dont je souligne le génie et qui a intitulé cette œuvre par un simple ‘les saisons’, Haydn bien sûr. Si vous avez deux heures et demie à offrir à vos neurones et épiderme, je vous invite à le faire sans ambages, en portant une attention particulière aux passages chantés par le fermier, héhéhé, et le chœur. Si YouTube ne vous rebute pas trop, il y a une très belle interprétation de Nicolas Harnoncourt à écouter presque gratuitement… Une autre fois, je vous ferai part d’une autre œuvre sur ces mêmes saisons, le ballet du même titre du compositeur russe Glazunov, une autre époque mais un même intérêt pour le temps qui coule.

Enfin, je veux vous remercier nos abonnés du mercredi-jeudi d’avoir pris votre mal en patience et accepté l’interruption de la livraison de vos paniers la semaine dernière,
une pause qui a permis aux légumes de prendre du coffre pour le weekend et à nous de retrouver nos esprits. En fait, Claire et moi pensons même instituer cet arrêt dans notre programme à partir de l’an prochain. Nous vous en reparlerons éventuellement.
En attendant, au plaisir de vous retrouver tous aux points de livraison.
Juillet débordé
La lettre du lundi est sortie mardi.
Petit retard pas tellement anodin, une fin de semaine bien chargée dans nos tout premiers marchés et la pluie que l’on annonce assez fournie dans les heures à venir.

Les marchés d’abord que nous avons retrouvés avec beaucoup de plaisir.
Le beau temps était au rendez-vous et surprenamment, la foule aussi. Drôle de foule d’ailleurs, nos habitués bien sûr, ceux qui considèrent les marchés comme des épiceries à ciel ouvert et plus encore et qui ont besoin de changer d’air l’été venu, mais aussi les promeneurs du dimanche, ceux qui mangent avec leurs yeux et qui se délectent des couleurs et des odeurs des étals. Tout ce beau monde se retrouve dans les allées, certains affairés car il faut bien les cuisiner ces légumes et les autres se dandinant au rythme d’une bossa nova intérieure…

Et puis la pluie annoncée pour ce midi est venue complètement chambouler nos plans du lundi.
Nous avons donc passé la journée d’hier à planter des légumes et à désherber des rangs de carottes et des oignons, activités impossibles à accomplir dans des conditions mouillées. Et ce matin, nous sommes revenus au plan initial,
récolter et récolter plus encore avant l’arrivée d’un supposé déluge. En agriculture, tout est affaire d’adaptation…

Le panier de la semaine est encore nostalgique du printemps même s’il anticipe déjà
la déferlante de l’été, mangeux de courgettes, prenez garde…
Les tomates hâtives s’en viennent et les plants de poivrons et d’aubergines croissent de belle façon. Patience, disent-ils, l’été sera long.

Au plaisir de vous retrouver tous.
C’est l’été !
Après bien des hésitations, l’été s’est enfin installé dans nos pénates,
à petits pas d’abord et sans égards ensuite, durant la dernière fin de semaine. Cela devenait nécessaire car on ne s’appelle pas solanacées ou cucurbitacées pour le plaisir du mot savant. Elle est longue la liste des légumes qui attendaient ce sursaut de chaleur, les tomates, aubergines et autres poivrons mais aussi toute la famille des courges, été ou hiver, pour qui une augmentation du thermomètre devient synonyme de croissance et floraison.

Mais ces chaleurs sont des armes à double tranchant
car elles requièrent du maraîcher une attention de tous les moments, irrigation décuplée, contrôle des insectes ravageurs sans oublier de rappeler à nos employés de bien se protéger. Qu’à cela ne tienne, ce regain de chaleur nous fait miroiter des tomates savoureuses et de la pastèque bien sucrée et cela vaut bien une insolation ou deux…

Vous avez été nombreux à partager avec nous votre incrédulité devant la taille des laitues ou autres légumes.
Sachez que c’est le retour sur notre investissement en serres froides de l’été dernier. Non seulement cela nous a permis de débuter la saison une semaine plus tôt mais les conditions optimales de croissance en régie contrôlée ont été telles que ces légumes n’avaient rien d’autre à faire que de grossir. De l’eau à satiété, aucun vent pour les décoiffer, très peu d’insectes pour les stresser, le paradis miltonien par excellence.

Mais cette ère tire à sa fin
car à partir de cette semaine, la presque totalité des légumes dans les paniers auront eu à affronter les aléas climatiques et la curiosité de la faune locale. Les laitues seront probablement plus petites mais non moins goûteuses.
Sur ce, au plaisir de vous retrouver dans quelques jours.

Préparatifs
La semaine sera déterminante et nous allons mettre les bouchées doubles
pour compléter les dernières activités structurantes avant l’ouverture des marchés le weekend du 1er juillet. Le mot est laid mais par structurantes, on parle de tâches qu’il faut accomplir si nous voulons que certaines de nos cultures tiennent sur le long terme : finir de poser les couvertures de plastique sur nos tunnels chenilles, préparer la bleuetière pour que nous puissions installer nos filets anti-oiseaux, désherber les topinambours pour pouvoir les récolter à la fin octobre, installer des filets anti-insectes sur les choux de Bruxelles si on veut calmer les ardeurs de l’altise et de la cécidomyie. La liste est longue et ce n’est pas le propos de ce texte hebdomadaire de les énumérer toutes.

La nature se montre bienveillante et semble nous promettre une semaine toute ensoleillée. Tant mieux car travailler dans la gadoue comme cela nous est arrivé souvent en ces débuts d’été n’a rien de particulièrement réjouissant, bottes crasseuses, entre-rangs boueux, vestes lourdes. Qu’à cela ne tienne, un rayon de soleil suffit pour nous faire oublier tout cela et nous rappeler que le gros de la saison est encore devant nous.

Le panier de la semaine est similaire à celui de la semaine dernière à deux ou trois légumes près, des feuilles et des racines en attendant que les solanacées et les cucurbitacées prennent du poil de la bête et commencent à donner leurs fruits. Cela arrivera éventuellement… En attendant, j’ai à cœur la santé de votre transit intestinal et rien de mieux que quelques légumes feuille pour huiler tout cela.
Au plaisir de vous retrouver tous.

La Règle du seigle
De la longue série d’activités que nous avons accomplies cette dernière semaine,
j’aimerais faire allusion au fauchage du seigle dans deux parcelles distinctes.
Le seigle, c’est un peu mon engrais vert de dernier recours, celui que j’utilise quand plus rien d’autre ne pourrait fonctionner. Coriace des plus coriaces, le seigle croît alors que tous les autres engrais verts ont décidé de baisser le rideau. Et c’est pour cela que je le sème tard en saison quand il est impératif qu’un champ soit ensemencé, soit pour qu’il ait une petite couverture protectrice avant les grands froids ou parce que j’aimerais voir cette même couverture tôt au printemps alors que tout la flore est encore en dormance.


Arrivé à la mi-juin par contre, le seigle est pratiquement six pieds de haut, magnifiquement droit, épi gonflé prêt à éclater,
et c’est là qu’il faut choisir le moment opportun pour le mettre à bas et le laisser se décomposer. Fauché trop tôt, il est capable de repousser, trop tard, il devient tellement ligneux que c’est la croix et la bannière pour l’enfouir. Bref, tout est affaire de timing…

Le panier de la semaine est également partagé entre légumes feuilles et autres légumes fruits ou racines.
Nous allons même procéder à notre première cueillette de fraises en espérant que nous serons capables d’en offrir à tous cette semaine. Je les ai goûtées : elles sont parfumées mais pas aussi sucrées qu’espéré. Je ne veux pas accuser la nature mais un mois de mai pluvieux et frais n’a pas beaucoup aidé. Qu’à cela ne tienne, les fraises, même un peu acidulées, sont toujours un délice à manger.

Au plaisir de vous retrouver tous aux différents points de livraison.
Orages d’été
Une autre semaine, un autre méga orage.
On a peut-être semé des légumes mais on a certainement récolté les foudres du ciel mardi. Rien de majeur comme pertes mais quand on a entendu le bruit métallique de la grêle sur le toit de l’entrepôt, je me suis tout de suite remémoré l’autre tempête de la fin mai, celle qui a détruit nos premiers haricots, courgettes et concombres. Ce ne sera pas le cas cette fois ci car le grêlons étaient de petite taille et les plants bien plus imposants.

N’empêche, il y a ménage à faire,
remettre les filets dispersés par le vent, libérer nos tunnels de toute l’eau accumulée sur les parois des plastiques, installer des tuteurs pour soutenir les quelques plants de maïs couchés à terre…Bref, remettre à plus tard ce qui avait été planifié en début de semaine.

Au plaisir de vous retrouver tous.
Les dés sont jetés
On annoncerait une semaine incertaine côté température
mais qu’à cela ne tienne, les dés sont jetés
et débute ainsi la première livraison des paniers bio des Jardins d’Arlington les 8 et 9 juin, la première de 22 pour les livraisons de quartier et à la ferme. Les livraisons dans nos marchés s’étendront sur 19 semaines à partir du weekend du 1er-2-3 juillet. Presque trois mois que nous attendions ce moment même s’il a fallu passer à travers un printemps plutôt frais et un début de mois de juin qui calme encore nos ardeurs. Mais les météorologues d’Environnement Canada sont confiants que nous aurons un été chaud ponctué d’orages violents.
On verra bien…

Nos nouvelles serres froides ont très bien joué leur rôle
d’initiateurs de cultures, trop bien même,
car il a fallu récolter rapidement ces derniers jours des légumes (épinards, bokchoy) qui avaient un mal fou à ne pas monter en fleurs. On ajustera nos dates de semis de serre pour les saisons futures.

Le panier sera, comme à l’habitude,
en ces débuts de saison, assez feuillu.
Cela dit, pour la première fois depuis nos débuts, nous avons réussi à entreposer nos oignons de l’année dernière dans une de nos chambres froides et, ma foi, le résultat est plus que satisfaisant. Il faudra par contre les garder dans votre réfrigérateur car sinon, ils germeront trop vite si vous les entreposez à température ambiante.

N’oubliez pas vos sacs à provisions
afin de faire le transfert de vos légumes;
nous viendrons avec vos commandes de pain déposées sur une de nos tables, ainsi que des copies de notre livre de cuisine préféré pour les amateurs de paniers bio : La Saison des légumes, écrit en pleine pandémie par notre amie fermière bio et traiteure végétalienne Mariève Savaria. Un incontournable, pour ceux d’entre vous qui l’auraient raté en 2020-21, ou qui sont nouveaux cette année. C’est une très belle intro à tous les légumes que nous cultivons à la ferme, et plus encore.

Enfin, nouvelle qui en décevra sans doute plus d’un,
il n’y aura pas d’œufs de la ferme cette année.
Nous sommes en pleine rénovation de notre salle de lavage et de notre entrepôt et les travaux prennent plus de temps qu’anticipé. Nous avons dû détruire l’ancien poulailler afin de laisser la place à la nouvelle extension et d’après notre entrepreneur, il lui sera impossible de terminer le travail avant le début de l’automne. Nous sommes déjà heureux que la salle de lavage soit sur le point d’être complétée mais pour l’extension de l’entrepôt et le poulailler afférent, il faudra un peu plus de patience.