C’est un endroit que nous nous plaisons à décrire et à re-décrire, un no man’s land situé dans le coin le plus reculé de nos champs maraichers, accoté à l’étang d’irrigation que nous avons agrandi ces dernières années. On dit no man’s land parce que personne ni s’y aventure, la parcelle étant laissée à elle-même depuis qu’elle est devenue le dépositaire de tous les rejets naturels de la ferme: le fond de l’étang, une argile bleue que nous avons épandue sur plusieurs pieds de hauteur et des roches, plein de roches ramassées dans les champs mais aussi les anciennes fondations des quelques bâtisses mises à terre dans le cadre de rénovations passées. Si nous en parlons, c’est parce qu’une fois de plus, la nature a repris ses droits et en quelques années, la mauvaise herbe a réussi à prendre pied dans l’argile et à passer à travers l’amoncellement de pierres. Durant l’été, il est pratiquement impossible de savoir ce qui s’y cache vu la luxuriance de la végétation et le grouillement de la faune. De ce constat, nous avons décidé d’y poser nos deux ruches afin que les abeilles puissent profiter de ce buffet à ciel ouvert. Nous nous préparons déjà à la première miellée et d’ici peu, quelques jarres apparaîtront dans un point de livraison près de chez vous.
Malgré l’acharnement d’un raton laveur bien larron et peut-être sujet à sa magnanimité, nous pensons que vous aurez dans vos paniers nos premiers épis de maïs. On a tout fait pour l’attraper mais plus futé que les mouffettes, la bête échappe à nos pièges chaque soir. Qu’à cela ne tienne, il y en assez dans le champ pour satisfaire quelques faims.
Rappelez vous qu’un maïs frais se mange dans les 24 heures de sa récolte, cru si possible ou au pire plongé dans l’eau bouillante 2 ou 3 minutes au maximum. Le procédé n’est pas imposé mais fortement recommandé.