Les nuits ont été fraîches ces derniers jours, pour ne pas dire carrément frigides, et ce fermier voit déjà venir la fin. Il y a quelque chose dans un air frisquet d’octobre qui annonce le crépuscule d’une saison. Je ne sais si c’est le vert pâlot de mon champ de fèveroles ou le léger brunissement du galinsoga agonisant mais la froidure ambiante semble altérer le chatoyant des plants qui m’entourent. C’est triste et rafraîchissant à la fois et n’importe l’ardeur de nos jours ensoleillés, le mal est déjà fait, la plante se rendant à l’évidence d’une luminosité décroissante. Un peu comme ces vieux éléphants qui vont s’éteindre quelque recoin d’une forêt tropicale, rien dans nos champs ne sortira indemne par quelques nuits en dessous de zéro. Curieusement, ce ne sont que les légumes racines qui vont trouver chaussure à leur pied et se bonifier au contact du froid. Et c’est bien pour cela que la patience est de mise car sans cette transformation du temps, ce sont nos papilles qui s’en trouveraient déçues.
Cette semaine, dans vos paniers, des racines bien sûr mais encore quelques tomates, histoire de dire qu’on veut y croire encore, mais juste du bout des lèvres. Des feuilles aussi, parce que de la fibre pour la digestion, c’est bon. Au plaisir de vous retrouver tous.