Ils étaient venus avec la ferme intention de se ressourcer, nous ont-ils dits. Un couple charmant, lui complétant une maitrise en architecture, elle finissant des études en santé publique. Fins connaisseurs du bio mais aussi des grandes questions environnementales de l’heure, ils étaient venus tester le confort de notre paille et la luminosité de nos étoiles. Ils ont dû aimer car ils sont restés trois jours, partageant ainsi le quotidien de la ferme dans toute sa diversité. Et au moment de partir, ils nous ont laissé toute une surprise, sous la forme d’une clé USB. C’est une vision de la ferme que nous ne connaissions aucunement mais qui renouvelle l’enchantement que celle-ci nous procure, un paysage à couper le souffle, le tout servi par une technologie de plus en plus présente chez les agriculteurs, celle des drones. Bien sûr, on entend surtout parler des usages belliqueux de cette technologie mais en agriculture, c’est devenu un moyen très efficace de pointer le doigt sur certains bobos et trouver remèdes. Pour nous maraîchers qui travaillons sur de petites surfaces, il n’est pas nécessaire de survoler ses champs pour savoir ce qui s’y passe mais quand on est grand producteur céréalier, un espion sous la forme d’une petite soucoupe volante est tout à fait approprié. J’ai promis à l’architecte que j’irai voir Lozeau cet hiver…
S’il fallait une preuve que la nature sait badiner avec nous, nous l’avons eue sous la forme de températures caniculaires rappelant plutôt un juillet normal. Trop tard pour les tomates que nous avons évacuées des champs mais très bon pour les légumes de l’automne et nos engrais verts, tous appréciant ce regain de chaleur. Il faudra juste s’assurer de bien irriguer tout cela.