Ils étaient une dizaine à nous visiter à la ferme cet après-midi.
Des agronomes mais aussi des fermiers maraîchers, tous intéressés par certaines de nos pratiques agricoles, en particulier liées à la fertilisation des légumes dans nos serres froides.

Voyez-vous, il est difficile de faire des engrais verts dans des serres,
l’espace ne s’y prête pas, les besoins en eau sont élevés et leur destruction laborieuse. Alors, pour fertiliser ses légumes de serre, on utilise des composts qui, sur le moyen terme, augmentent inexorablement le phosphore dans ces sols. Un peu de phosphore, c’est bien mais trop, il devient poison. Nous avons donc décidé de faire partie d’un projet dont le propos est de remplacer les composts par des engrais verts déportés, c’est-à-dire extraits de nos propres champs de foin et épandus sur des rangs de tomates cultivés en serre froide.

Et aujourd’hui ils sont venus, ont creusé des trous ici et là, humé les sols, palpé le foin déporté
et m’ont regardé droit dans les yeux en me suggérant mille conseils sur comment faire mieux la prochaine fois…
Blague à part, l’expérience est très intéressante, certainement prometteuse pour ceux qui veulent se distancier des composts riches en phosphore. Mais, comme 13 fois sur le métier il faut remettre son ouvrage, ce n’est que sur le long terme que les résultats vont commencer à paraitre. Car, c’est le temps qu’il faut pour qu’un sol se libère du crack qu’a été un compost et qu’il recrée sa propre fertilité par des apports nouveaux, le foin dans ce cas-ci, mais des légumineuses aussi. Bref, des années de plaisir et d’expérimentation en perspective.

Le panier de cette semaine tentera de répondre aux exigences de l’Action de Grâce :
chou ou chou chinois, carottes, pommes de terre, courges variées, poireaux, un potpourri de légumes feuilles variant d’un point de chute à un autre, des fines herbes variées et plus.

Au plaisir de vous retrouver tous.